Notre résidence

Monsieur Petit, es qualité de gérant statutaire de la “Société civile immobilière des 17 à 37 de la rue Louise Aglaé Cretté à Vitry sur Seine” a remis aux mains de Me Bapst, notaire soussigné, pour être déposé au rang de ses minutes à la date de ce jour, le règlement de co-propriété du groupe d’immeubles 17 à 37 rue Louise Aglaé Cretté à Vitry sur Seine appartenant à la société, établie par lui sous signature privée en date de ce jour.

Ledit règlement de copropriété établi sur 10 feuilles de papier timbré à trois cent soixante francs et contenant trente sept renvois approuvés, quatre vingt onze lignes rayées et cent cinquante neuf mots nuls, et auquel est annexé un tableau de division établi sur soixante deux feuilles de timbres à trois cent soixante francs, toutes paraphées par le comparant et contenant au total cinq renvois approuvés, le tout écrit partie à la machine à écrire et à la main par un tiers.

Monsieur petit, es qualité, voulant donner au règlement de co-propriété déposé et à son annexe tous les caractères d’un acte authentique, et en vue de sa publication au neuvième bureau des hypothèques de la Seine, a déclaré parfaitement reconnaître ses paraphes et signatures apposées sur ledit acte et sur son annexe et réitérer autant que de besoin ledit acte.

Voir le Dépot en détail

De la voie Basse des Près à la rue Louise Aglaé Cretté

Le 13 janvier 1892, Louise Aglaé Cretté, rentière, lègue à la commune la somme de 20.000F à répartir entre les « orphelins pauvres et dignes d’intérêts» .
Ce legs perdure jusqu’en 1959.

  • Le 3 août 1897, la voie Basse des Prés est nommée rue Basse des Prés.
  • Le 31 août 1904, la rue Basse des Prés devait prendre le nom de rue François-Vincent Raspail.
  • Le 20 mai 1905 la rue Basse des Prés est désignée rue Louise Aglaé Cretté.

Voir le PDF (Avis)

Une voie insalubre

Une situation qui perdure

A la fin du XIXe siècle, la voie Basse des Prés est une venelle d’un quartier insalubre de Vitry-sur-Seine.
De longues discussions au sein du conseil municipal abordent le sujet de ce chemin de terre mal drainé où l’écoulement des eaux et la salubrité étaient mal assurés.
La voie est constamment inabordable à la suite des pluies et pendant le dégel. Il faut attendre 1909 pour que des travaux de voirie débutent.

Voir le PDF (Séance du 6 novembre 1892)

De la maison San Francicsco à la Ferme aux Oies

Une situation qui perdure

1I6, Déclaration de débits de boissons, 1899 ,Archives municipales de Vitry-sur-Seine

En 1891, la rue Louise Aglaé Cretté ne comporte que sept habitations.
Au n°7 bis, une maison appelée San Francisco, construite en 1856 est occupée par un marchand carrier de Paris Renault Arsène Alexandre.
Agrandie en 1866, elle est habitée par la famille Paty, cultivateur qui exploite le débit de boissons de la Ferme aux Oies.
Le 8 mai 1899, Antoine Brossard, cocher livreur à Ivry, reprend l’exploitation du débit de boissons.

Voir le PDF (Déclaration)

1910, une rue face au déluge

Jardins des maraîchers inondés, rue Louise Aglaé Cretté, 1910


Jardins des maraîchers inondés, rue Louise Aglaé Cretté, 1910, carte postale, ed FF, DR,
Archives municipales de Vitry-sur-Seine

Depuis le 20 janvier 1910, les eaux montent et envahissent la commune de Vitry.
L’eau dévaste les maisons, les terrains, et la voie Louise Aglaé Cretté. A peine l’épreuve achevée, les pépiniéristes, les maraîchers, les horticulteurs et les jardiniers sont confrontés à une nouvelle catastrophe naturelle : la grêle. Ils se groupent en syndicat pour constituer des postes de défense contre le retour de semblables ravages en employant des fusées grélifuges.
En mai 1910, des canalisations assurent l’écoulement des eaux provenant des inondations du « quartier de la Ferme aux Oies ». Les horticulteurs de la rue Louise Aglaé Cretté viennent aider les sinistrés en leur amenant la terre utile pour le remblaiement.
En 1912, le conseil municipal délibère pour que des travaux soient exécutés tous les ans, afin d’achever la viabilité de la rue Louise Aglaé Cretté

La ferme aux Oies après les inondations, carte postale, ed FF, Archives municipales de Vitry-sur-Seine

Un débit de boissons livré à la concurrence et aux intempéries

Après les inondations, le propriétaire M. Declebsattel, autorise la construction d’une maison à usage d’habitation. Le permis est accordé le 15 juillet 1910.
Le locataire, Pierre Dutheil, journalier, reprend l’exploitation du débit de boissons et la loue à son voisin M. Gaudard, laitier.
Un an plus tard, il subit la concurrence d’un autre marchand de vin, le restaurateur Louis Victor Auguste Blanchard, installé au 39 rue Louise Aglaé Cretté.

Les débits de boissons se multiplient et délivrent des alcools dits industriels, dont l’absinthe, qui commencent à concurrencer les vins et alcools.

En 1913, Auguste Alphonse Jardin, employé de tramways, reprend la concession du débit de boissons, jusqu’au 29 mai 1914.
Après la guerre, Albert Alfred Lavergne développe son activité en ajoutant au débit de boissons un restaurant. En 1923, il achète à M. Charpentier, les terrains situés à côté de la Ferme aux Oies, puis en 1928, il en devient propriétaire.
Le 17 décembre 1929, il fait une demande pour la construction d’une maison et d’un bâtiment annexe.

Une auberge italienne. Une salle de bal

En 1931, la ferme aux Oies a pris de l’ampleur, elle abrite 44 personnes. Elle rassemble les étrangers de différentes nationalités : 14 Italiens, 1 Autrichien et 1 Allemand. Ils logent dans la future salle du bal.

La plupart travaillent dans les entreprises de maçonnerie implantées à Vitry-sur-Seine : « La Marseillaise », « Renaudin » et l’entreprise italienne « Salvadolli ». En 1936, les deux bâtiments (aujourd’hui 154 rue Louise Aglaé Cretté) sont construits et abritent les habitants du 146.
Alors que c’est la fin des bals à Montmartre et à Montparnasse, c’est le début pour ceux de la ferme aux Oies. A côté du restaurant et débit de boissons, une salle de bal est érigée. La ferme aux Oies réunit les noctambules de tout bord. Les bals de la ferme aux Oies reçoivent de nombreux artistes et jouissent de la vogue, sur des airs de bals musettes, du Charleston, du tango.

Modification de l’entrée et de la façade du bal La Ferme aux Oies

Extrait du permis de construire, modification des façades, coupe, 1946, Archives municipales de Vitry-sur-Seine.

la fin des bal de La Ferme aux Oies

Durant la seconde guerre mondiale, Albert Lavergne décède, sa femme Augustine reprend l’exploitation du débit de boissons et la gestion de la salle de bal. En 1954, son fils, Robert Lavergne lui succède.
En 1957, Simone Lavergne, son épouse, prévoit la construction de 24 garages sur les côtés de la salle de bal. A cette époque, les établissements Desforges, atelier fabricant de jouets présents dès 1947 au 146 et au 150 de la rue Louise Aglaé Cretté, souhaitent disposer de la salle de bal afin de produire des meubles métalliques . Mme Lavergne leur loue la salle de bal pour 6 ans tout en se réservant le droit commercial pour un de ses enfants. C’est la fin des bals de la Ferme aux Oies !

Ancienne entrée de la salle de Bal, 2012, Archives municipales de Vitry-sur-Seine.

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